Depuis quelques mois, le sujet des ombrières solaires dans les grands parkings extérieurs est sur toutes les lèvres. Le gouvernement français a en effet décidé de renforcer les obligations en matière d’installation de panneaux photovoltaïques sur ces surfaces. Les gestionnaires de ces parcs espèrent toutefois des ajustements afin de répondre efficacement aux nouvelles exigences. Dans cet article, nous faisons le point sur les dernières évolutions législatives et les implications pour le secteur.

Les délais se précisent pour la mise en place

Pour les grands parkings extérieurs, une obligation d’installation d’ombrières solaires a été imposée par la loi sur les énergies renouvelables de 2023. Cette initiative vise à encourager l’usage d’énergies propres et à réduire l’empreinte carbone du pays. Initialement prévue en janvier 2023, la date limite a depuis fait l’objet de plusieurs ajustements.

Un décret publié au Journal officiel récemment a accordé un délai supplémentaire de 18 mois, repoussant ainsi la date butoir au 1er janvier 2028 pour les parkings de plus de dix mille mètres carrés. Cette décision soulage temporairement les gestionnaires qui doivent justifier d’un contrat d’engagement avec acompte avant le 31 décembre 2024, et d’un bon de commande conclus avant le 31 décembre 2025 pour l’achat de panneaux photovoltaïques.

La grande distribution concernée

La grande distribution est particulièrement impactée par cette nouvelle réglementation. De nombreux supermarchés et hypermarchés disposent de vastes espaces de stationnement que cette loi cible directement. En conséquence, plusieurs acteurs majeurs ont déjà commencé à s’organiser pour respecter ces nouvelles normes tout en exprimant leurs inquiétudes sur les contraintes techniques et financières associées.

Les enseignes ont ainsi obtenu un sursis pour s’adapter. Les discussions entre le secteur de la grande distribution et les autorités continuent, notamment pour assurer que les installations puissent être réalisées sans perturber outre mesure les activités commerciales.

Défis et obstacles à surmonter

Malgré les ajustements apportés, le chemin vers la conformité demeure semé d’embûches pour de nombreux gestionnaires de parkings. L’installation d’ombrières solaires est en effet complexe. Elle nécessite des investissements conséquents et engage des travaux d’envergure qui peuvent s’étaler sur plusieurs mois.

Par ailleurs, certaines dispositions de la réglementation sont jugées inapplicables ou trop vagues par les professionnels du secteur. Par exemple, les critères précis de ce qui constitue une “ombre” satisfaisante varient, rendant difficile l’évaluation de la conformité des installations. Cette complexité normative alimente les critiques et les appels à une réglementation plus claire et plus flexible.

Illustration de cas concrets

L’expérience de certains centres commerciaux ayant déjà entamé leur transformation peut offrir des enseignements précieux. Parmi eux, ceux qui ont opté pour le modèle des contrats de performance énergétique (CPE), permettant de répartir les coûts initiaux sur une durée plus longue. Ces cas montrent que même si le processus peut sembler intimidant au départ, des solutions viables existent.

Cependant, tous ne bénéficient pas des mêmes ressources ou des mêmes marges de manœuvre financière. Ce constat pousse les associations professionnelles à demander des aides gouvernementales supplémentaires pour soutenir les entreprises qui pourraient peiner à suivre ce rythme imposé.

Le contexte législatif et administratif

Le cadre normatif entourant les ombrières solaires découle principalement de la loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables (loi Aper). Le dernier décret en date, paru le 15 novembre 2024, complète l’article 40 de cette loi. Il fixe les termes précis et les calendriers auxquels les parkings de grandes superficies doivent se conformer.

Ce décret doit être suivi de plusieurs arrêtés ministériels qui préciseront encore davantage les modalités d’application, notamment en termes de sanctions éventuelles pour les contrevenants. Ainsi, la réglementation devient plus précise, mais elle demande aussi une vigilance accrue de la part des gestionnaires, qui doivent constamment se tenir informés des évolutions.

Décret clé pour la transformation

Le décret joue un rôle central car il balise les étapes critiques à franchir. Sans surprise, il suscite des réactions diverses : tandis que certains saluent une avancée nécessaire vers la transition énergétique, d’autres redoutent un casse-tête bureaucratique et financier. La publication régulière de compléments normatifs nourrit ce sentiment ambivalent.

Face à ce tableau contrasté, on voit émerger des initiatives collaboratives pour mieux appréhender ces défis. Des forums de discussion entre managers de parkings, conseillers juridiques et experts en énergie fleurissent, cherchant à créer une base commune de savoir-faire et de bonnes pratiques.

Enjeux environnementaux et économiques

Au-delà des considérations réglementaires et administratives, l’installation d’ombrières solaires représente un enjeu majeur pour l’environnement. En couvrant une partie importante des parkings existants, ces structures pourraient significativement réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elles offrent également une protection contre les intempéries pour les véhicules stationnés.

Sur le plan économique, l’investissement initial peut être conséquent, mais il promet des retours intéressants à moyen et long terme grâce à une réduction des factures d’électricité et à des revenus potentiels générés par la revente d’électricité excédentaire produite par les panneaux photovoltaïques. C’est un aspect non négligeable qui poussait déjà plusieurs entreprises à anticiper la réglementation actuelle.

L’ensemble de l’écosystème des grands parkings extérieurs est donc en pleine mutation, sous l’impulsion d’une réglementation ambitieuse et exigeante. Alors que les délais se précisent, la dynamique de changement est bel et bien lancée. L’enjeu, pour toutes les parties prenantes, sera d’allier innovation technologique, respect des normes et viabilité économique afin de réussir cette transition énergétique majeure.

Sources