Le décret BACS, adopté en juillet 2020, modifie de manière significative la régulation des systèmes de suivi et de pilotage des bâtiments tertiaires. Cette nouvelle législation vise à optimiser l’efficacité énergétique ainsi que la maintenance de ces infrastructures. Mais quels sont les enjeux réels du décret BACS pour les propriétaires et gestionnaires de bâtiments ? Comment se prépare-t-on à cette transition, prévue jusqu’en 2027, dans le secteur immobilier français ? Cet article se propose de répondre à ces questions essentielles.

Les fondements légaux du décret BACS

L’impact sur la propriété des données

Le décret BACS introduit un nouveau régime légal concernant la propriété des données générées par les systèmes de gestion technique de bâtiment (GTB). Cela soulève des interrogations quant à la conformité de ces dispositions avec la constitution et la réglementation en matière de _cybersécurité_. Emmanuel François, un citoyen engagé, alerte sur les risques d’une approche trop cloisonnée et corporatiste qui pourrait ignorer une vision d’ensemble plus intégrée et plus sécurisée.

Conformité et cybersécurité

En effet, si le décret vise avant tout des objectifs de performance énergétique, il doit également prendre en compte des enjeux cruciaux de sécurité informatique. Les systèmes GTB étant de plus en plus connectés, ils deviennent de potentielles cibles pour des cyberattaques. Le cadre règlementaire devra donc évoluer pour intégrer ces nouveaux défis.

Les exigences techniques et les acteurs concernés

Les seuils de puissance et obligations

Une des caractéristiques majeures du décret BACS est qu’il impose aux bâtiments tertiaires dont la puissance des systèmes techniques dépasse les 70 kW de mettre en œuvre des solutions de GTB. Ces solutions doivent être capables de suivre et de piloter les différents équipements afin de maximiser leur efficacité. Les bâtiments de plus de 1 000 m² sont particulièrement ciblés par ces mesures, les obligeant à réaliser des réductions significatives de leurs consommations énergétiques allant de -40% en 2030 à -60% à terme.

Avantages et inconvénients pour les propriétaires

Les perspectives pour les entreprises et les professionnels du secteur

Opportunités économiques et marché accru

La mise en œuvre du décret BACS offre une véritable opportunité aux entreprises spécialisées dans l’optimisation énergétique des parcs immobiliers. À titre d’exemple, Eficia, dirigée par Marc Alric, propose déjà des solutions intégrées comprenant des algorithmes sophistiqués, des automates performants et une équipe d’énergéticiens experts en pilotage de bâtiments. Avec ce décret, la demande pour de telles technologies va considérablement augmenter, élargissant ainsi le marché potentiel pour ces entreprises.

Besoins en compétences et formation

Cependant, pour que cette transition soit couronnée de succès, il est crucial de former suffisamment de professionnels compétents en matière de GTB. Les établissements de formation devront adapter leurs programmes pour inclure plus de contenus relatifs à la gestion énergétique, au pilotage automatisé et à la cybersécurité. Le développement de partenariats entre écoles, universités et entreprises sera essentiel pour aligner l’offre éducative avec les besoins du marché.

Les défis de mise en œuvre et les solutions envisageables

Résistance au changement et adoption technologique

Adopter de nouvelles technologies comporte toujours un degré de résistance de la part des utilisateurs finaux. Beaucoup de propriétaires de bâtiments pourraient se montrer hésitants face à des investissements initiaux importants. Pour lever ces freins, des incitations financières comme des subventions ou des crédits d’impôt peuvent être mises en place par les autorités publiques. De plus, la sensibilisation et l’information des parties prenantes sur les bénéfices à long terme permettront d’accélérer l’adoption de ces technologies.

Évolutivité et adaptabilité des systèmes GTB

Enfin, un autre défi réside dans la capacité des systèmes GTB à s’adapter aux évolutions technologiques futures. Il est impératif que les solutions choisies soient évolutives et modulaires afin de pouvoir intégrer de nouvelles fonctionnalités ou normes sans nécessiter de transformations radicales. Cette flexibilité garantira non seulement la pérennité des investissements mais aussi une meilleure adaptabilité face aux innovations technologiques émergentes.

Sources